Le livre de M. C. Laznik, « Vers la parole. Trois enfants autistes en psychanalyse 1», est le récit de trois cures d’enfants autistes. Louise, Mourad et Halil. Le cas de Halil est tout particulièrement intéressant pour notre pratique avec les enfants que nous recevons. Et pas seulement les enfants autistes ! Laznik explique comment il lui a fallu recourir aux services d’une traductrice turque pour mener la cure de Halil.
La traduction dans la cure
Avec un enfant d’origine étrangère, » le lien exclusif à la langue de l’analyste le coupe des forces vives de son environnement familial 2 » (famille dont la langue est différente de celle utilisée dans la cure). Si bien que les parents ont du mal à embrayer et associer sur ce que l’enfant leur dit. Il est bien sur utile et nécessaire de mener un travail de traduction dans la cure. Mais, ce travail est bien plus large. En effet, il ne s’agit pas seulement de poser des équivalences entre les mots d’une langue à l’autre. Mais aussi, pour Laznik, d’attribuer des mots au charabia de l’enfant et de les faire signifier.
Car, Laznik parie sur l’existence d’un message à entendre dans le charabia de l’enfant autiste. Elle refuse de « négliger l’écoute des trognons de mots, ritournelles ou chansonnettes que l’enfant autiste dévide automatiquement 3« . Elle considère que cela a une valeur signifiante. Laznik se constitue donc comme un lieu d’adresse des paroles de l’enfant et tient ses productions verbales pour des messages 4 dont il s’agit de déchiffrer la signification5. Laznik est aussi sensible à l’acte, qu’elle considère comme une tentative de représentation par l’enfant6.
Soutenir les parents
Laznik soutient l’énonciation des parents, ce qui est la conséquence de son point de vue sur la parole des enfants autistes. Alors, Laznik n’hésite pas à faire intervenir la mère dans les entretiens, elle sollicite sa participation aux jeux, ses commentaires et ses interprétations.
Laznik tient compte des « effets ravageant » de l’autisme pour les parents7. Les parents sont sollicités et interrogés. Il leur est demandé de chanter les chansons auxquelles renvoient les onomatopées de leur enfant. Et Laznik repère les points de jubilation de l’enfant. Elle demande ensuite aux parents d’interpréter le rôle qui leur est attribué par l’enfant dans les ritournelles.
Présentation d’Halil
Halil a des terreurs nocturnes à l’âge de neuf mois, juste avant le premier retour de la famille en Turquie pour les funérailles du grand-père paternel. Ces crises étaient quotidiennes, il s’arcboutait en opisthotonos, « ne reconnaissant rien, ni personne ». Il est le quatrième enfant d’une famille turque, le premier né en France. Sa sœur aînée est décédée quand il a un mois. Sa mère ne souhaitait pas avoir Halil, c’était un accident, son père était déprimé.
A deux ans, Halil n’émettait aucun appel, il ne répondait pas, il pouvait rester allongé par terre longtemps à contempler ses doigts et ses mains8. Il marchait mais, il se balançait et tournoyait sur lui-même ou se cognait la tête violemment contre le mur et le sol.
Représenter la séparation
Laznik décide de donner une valeur d’acte à ses stéréotypies et de tenter de les déchiffrer, leur donnant ainsi une valeur de représentation9.
Dans son bureau, Halil tape la porte de l’armoire, ce qui énerve sa mère qui menace de partir, « Anne atta ! ». Halil trouve un objet formé de deux plaques de mécano reliées par un boulon. S’il les secoue, elles se séparent. Sa mère se précipite pour lui enlever la boite à jouets. Alors, Halil se met en colère et va taper les deux femmes. Laznik dit le pourquoi de la colère de son fils à sa mère. Alors, Halil devient triste et vient se coller dans les bras de sa mère. Tandis que Laznik nomme sa détresse, Halil va se cacher dans le placard à jouets. Laznik dit à sa mère que le jeu avec le mécano était une tentative de représenter la séparation, une séparation qui ne détruit pas. Puisqu’on peut se retrouver, comme les deux pièces du Meccano qui peuvent se déboulonner et se revisser 10« .
Lacan, dans le séminaire « Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse », estimait que » l’homme pense avec son objet 11« . Comme Halil avec son mécano, qui est » un outil adéquat pour penser la séparation 12« . Séparation conçue par Laznik comme » la séparation d’une partie par rapport à un grand Tout maternel, partie à laquelle le futur sujet pourra venir s’identifier 13« .
Supporter la séparation
Laznik pense ainsi « permettre à la mère de supporter (…que) son fils se sépare » de son objet Meccano 14. Laznik estime que ses interprétations sur les jeux consistent à dire à sa mère que c’est un » travail de représentation de la séparation « , et que ce sont des » équivalents du travail avec le Meccano « . Alors, elle peut » retrouver une image valorisée de son enfant, ce qui lui permettra de regarder et d’entendre autrement ce qu’il fera 15« .
A ce sujet, il serait peut-être utile que l’un de nous relise le cas de la bobine expliqué par Freud à propos de la séparation16.
Donc, le travail de traduction était double. Traduire du truc au français bien sûr, mais aussi traduire à sa mère les actes de son fils17. Dans l’entretien, ses interprétations ont de multiples adresses. Elles sont envoyées aussi bien à l’adresse de l’enfant que celle des parents18. Elles ont pour effet de permettre à sa mère de l’entendre autrement.
Des mots séparateurs
L’usage de la langue a un effet séparateur.
Halil allait souvent se réfugier dans un coin de la pièce en refusant à sa mère de rentrer dans cet espace. Un jour, elle y pénètre, ce qui lui vaut de s’entendre dire « atta! », va promener en turc. D’abord, sa mère ne réagit pas, « comme si rien n’avait été dit ». Puis, Laznik l’interroge sur la signification de ce mot qu’elle lui donne. Après-coup, sa mère est ravagée, » effrayée face à ce mot séparateur 19 » dont elle ne saisit pas tout de suite la signification.
Ce mot « atta » était énoncé d’une façon spéciale, comme une décharge et comme à la cantonade, en apparence à personne, et donc pas forcément à sa mère. Raison pour laquelle les parents d’enfants autistes manifestent une incapacité à prêter un sens aux cris de leur enfant. Il aura donc fallu l’intervention de l’analyste pour que ces sons deviennent un message et permettre à l’enfant de » se reconnaître comme agent de ce message 20« .
Dans le même temps, le message coupe l’enfant de sa mère 21, c’est un message séparateur. L’agent de la séparation, c’est le langage.
La découpe de l’objet
La coupure apparaît dans les jeux débouche sur la séparation de la mère et de le l’enfant.
Pendant les séances, Halil lacérait sans cesse les journaux en bandes de papier et déchirait les sacs plastiques. Ce qui désolait ses parents. Halil s’intéresse à un serpent qu’il coupe en deux. Quand sa mère le reconstitue, Halil le coupe de nouveau en deux. Puis, il va faire un grand tapage avec la porte du placard. Laznik lui demande en turc s’il croit que sa maman est en colère parce qu’il a coupé le serpent. Halil se met alors à jouer à cache-cache avec sa mère. Puis, il prend deux barrières de couleurs différentes qu’il jette par terre d’abord, puis qu’il réunit en les serrant l’une contre l’autre. Sa mère devine le jeu et accroche les deux barrières ensemble. Halil très content, dit « bir biri ». Sa mère explique que cela signifie « l’un et l’autre ». Elle se rend compte que Halil a dit quelque chose et elle ajoute, « Iki », (deux). Halil ajoute « baba » (papa).
Donc, Halil a » mis en acte et en paroles la séparation et la chute d’une partie du tout 22« . J’ajouterais que si Halil l’a mise en acte, il ne l’a pas réalisée pour lui-même, loin de là. C’est une représentation.
Il semble que pour que l’enfant puisse agir la séparation, il faille qu’il perde quelque chose appartenant à son propre corps. La naissance du sujet supposerait « l’expérience d’une perte de quelque chose ». C’est la coupure. C’est enlever une partie du tout.
Prise du sujet dans le signifiant
L’usage de la langue permet bien d’autres choses encore. De là, Halil étend son vocabulaire. Son recours aux mots est plus diversifié et s’enrichit.
Par exemple, Halil manipule un porte-savon avec des trous et des piques. Sa mère le lui interdit, car elle trouve cela sale : »ah ah ! », (caca). Halil répond, « dada ! » (bon-bon). Sa mère : « at ! » (tu jettes). Halil jette le porte-savon avec jubilation, en s’exclamant : « at » (tu jettes). Puis, il ira le chercher en s’exclamant, « buldu » (il a trouvé). Après la bobine du petit-fils de Freud, nous avons le savon de Halil !
Ce qui indique, la » prise aliénante du signifiant 23 » pour Halil. C’est-à-dire que Halil reprend les énoncés de l’Autre tels qu’il les reçoit et les entend, sans les inverser, sans les convertir à la première personne : « (il) jette, (il) trouve » au lieu de « je jette, je trouve ».
A plusieurs reprises, ces jeux continuent. Quand Laznik ne parvient pas à interpréter correctement, Halil peut se réfugier durablement dans un repli autistique prolongé.
D’autres fois, Halil s’oppose aux injonctions de sa mère en lui répondant, « non !non! ». En réalité, sur la suggestion de Laznik qui l’entourage à cela et considère que c’est une « alternative » valable au repli autistique24.
Inscription dans l’Autre par le regard
Laznik instaure la dimension du regard par l’Autre. Un jour, Halil en colère, fracasse un camion en entrant puis se couche dans le placard. Il prend le serpent et le met en morceaux. Il appelle sa mère. Sa mère lui demande de donner le serpent. Laznik intervient : »veux-tu les donner à « anne » (maman) ou préfères-tu qu’elle regarde ? » Laznik interprète à sa maman indirectement, en lui suggérant qu’elle peut aussi bien regarder au lieu de prendre. Halil répond « back » (regarde25).
Puis, vient le frère. Laznik lui demande de rester dans la salle d’attente. Halil prend le meccano et s’en va vers la salle d’attente. Ce qui pourrait laisser supposer la tentative d’établir un rapport spéculaire avec lui. Alors que Halil ne réagissait pas devant son image dans le miroir, c’est alors qu’il joue avec le miroir. Au bout de ses bras, il brandit le meccano pour voir son image dans le miroir. Il monte sur une chaise pour y accéder et regarder son image et celle de sa mère en train de le regarder faire.
S’assumer comme sujet de l’énonciation
Enfin, la dimension imaginaire, en miroir, introduit Halil à assumer un « je ».
Un jour, il rentre et joue avec une voiture à la lancer vers sa mère qui lui renvoi. Halil déclame « aldim » (je l’ai pris26). C’est la première fois qu’il lui propose cela. Sa mère est surprise et Laznik doit encourager sa mère à entrer dans le jeu. Pour la première fois, Halil « soutient un énoncé en tant que sujet 27« . Laznik aura permis au sujet « de s’assumer comme sujet de son propre énoncé 28« .
Pour accéder à tout cela, il aura fallu que l’analyste « tienne la place d’un Autre capable de supporter la perte d’un objet, de supporter sa chute, c’est-à-dire l’image d’une mutilation, d’une décomplétude radicale », p. 43. L’analyste aura joué le « rôle d’un miroir plan » qui renvoi à la mère une image de son enfant unifiée. Elle aura permis à la mère de le regarder et de « l’investir libidinalement 29« .
Coupures signifiantes et coupures structurantes
La langue aura donc servi à la coupure, « elle opère comme une coupure » dans les significations mais aussi, l’aliénation dans la mélopée maternelle était une nécessité foncière pour que l’enfant accède à la suite et que son écoute soit possible30. Halil a trouvé cela dans le turc, la langue maternelle. Le « at » l’aliénait et s’opposait au « buldu ». Halil a trouvé des paires d’opposition de signifiants. Il était aliéné à ces signifiants mais, c’est aussi cela qui lui a permis de s’en séparer et de se séparer de sa mère. Car, « on ne peut pas séparer ce qui n’a pas été aliéné 31« .
La scène de la corde montre que l’Autre peut être décomplété, amputé et mutilé. Halil donne une corde à sauter à Laznik en lui disant prend. Puis, il tire. Laznik ne lâche pas la corde alors que la détresse de Halil est très impressionnante. Sa mère en est très affectée. Laznik le lui dit. Elle garde la corde parce que Halil lui a dit « prend ». S’il disait « donne », elle lâcherait. Halil abandonne. Puis, il s’en va sur sa mère et lui mord le bras en disant, « ben eirdim » (moi, j’ai mordu32).
Il s’agit donc pour Halil de « savoir si ce grand Autre maternel, originaire, peut être entamé 33« . De savoir si on peut lui prendre quelque chose.
Nommer l’absence de l’objet
Dans les séances suivantes, une séance sans sa mère, Halil jette une marionnette en disant « anne ». Il arrache les cheveux d’une poupée. Puis, il lance une masse de signifiant « tatata teuteu tout ». Laznik établit une « coupure dans cette masse sonore, avec un forçage interprétatif », elle lui restitue en l’interprétant et en décidant que tata désigne son analyste34. Puis, il repousse la poubelle en disant « gitti » (parti). Et il essaie d’ouvrir la porte pour aller dans la salle d’attente. Laznik interprète en lui disant qu’il a peur que sa mère soit partie comme la poubelle qu’il a repoussée.
L’enfant a nommé sa mère et son absence, « anne gitti » (maman partie). Dans une séance avec sa mère, il montre son ventre en disant « benim » (à moi) et désigne celui de sa mère en disant « senim » (à toi35). Dans la séance de la corde, la coupure était passée entre lui et son analyste. Dans la suivante, la coupure passe entre son corps et celui de sa mère. Ce qui suppose que l’enfant a reconnu l’existence de sa mère.
« Je pense qu’il a reçu un regard qui lui a permis de se constituer comme désirable, regard auquel sa mère est venue s’identifier. (…) Il a pu admettre qu’elle lui donne autre chose que ce dont elle le frustrait (la corde) 36« . L’enfant a découvert l’existence d’un « Autre qui donne ». L’autre maternel apparait comme manquant, capable de don, permettant d’investir l’enfant libidalement
Reconnaissance d’un manque chez la mère
Mais, cet Autre devient alors tout puissant et l’enfant part à la recherche de « la faille, le manque en l’Autre 37« . Or, « jusqu’à ce moment dans la cure, la mère de Halil n’est pas apparue comme manquant de quoi que ce soit 38« .
Un jour, Halil se coince le doigt dans la porte. Il se blesse. Il reçoit un pansement puis, va se réfugier dans les bras de sa mère et s’endort pendant son sommeil, sa mère parle de sa fille morte quand Halil a un mois. Elle était elle-même la seule fille de sa fratrie, ce qui lui était pénible. Elle n’avait jusque-là jamais parlé de cela à Laznik.
Aux séances suivantes, Halil tente de combler le trou qui se trouve derrière son fauteuil en y jetant des jouets, un regard ou des mots, « yok, o yok » (il n’y a pas) et « al lamba » (prends la lampe). Sa mère expliquera ensuite que la lampe était l’objet auquel il s’était accroché, auquel s’était rivé son regard de bébé39. Il voulait donc « boucher cette faille ». Et il « nomme le manque » pour la première fois40.
Halil touche le sac de Laznik. Laznik « met en mots ce qu’il fait » : « on peut se cacher derrière le sac de Laznik ». Halil répond « kedede kirildi kiz kucuk » (cassée petite fille41). Puis, il jette toutes les feuilles d’une revue en disant « atta atti » (tu as jeté42). La séance suivante il offre à sa mère une photo dans une revue en disant « sana kucuk kiz » (pour toi petite fille43).
Puis, pour la première Halil joue avec sa mère. Un jeu de cache-cache dans le placard. La séance se termine avec des baisers, Halil disant « optum » (je t’embrasse44).
Plus tard, Halil tente de soulever le foulard de sa mère. Laznik demande à la place de l’enfant, « anne, elle a des cheveux ? ». Et sa mère répond qu’elle a perdu ses cheveux après Halil. Son mari aimerait bien qu’elle en ait mais que cela ne sert à rien45. En jouant avec le serpent Halil déclare, « ylan guzel » (serpent joli) et en turc, « j’aime le serpent, j’aime maman 46« .
Le chemin parcouru vers la séparation
En guise de conclusion, ce récit de Laznik nous permet de voir le chemin parcouru pour que Halil puisse accéder à une véritable séparation. En retour, cela permet de préciser de quel genre de séparation s’agit-il.
L’analyste s’est fait l’adresse du discours de l’enfant. Assumant de le traduire, si besoin. Ce qui a permis à l’enfant de se reconnaitre comme sujet de son énonciation. Il aura fallu opérer une coupure par l’effet de la langue de l’analyste qui sépare l’enfant de la langue maternelle. Il aura aussi fallu faire en sorte d’aider la mère à supporter tout cela, lui permettre de supporter que « son fils se sépare » de son objet47. Cette expérience a eu une valeur « fondatrice, comme s’il ne pouvait y avoir de sujet que par effet d’une perte, d’une chute 48». Il a fallu constituer l’objet du désir comme objet détaché, coupé. L’Autre maternel est apparu comme manquant, capable de don et investissant l’enfant.
La séparation est la capacité du sujet à supporter un désir et de se présenter devant l’Autre comme manquant de son objet. Enfin, peut se poser pour l’enfant, la question du sujet de l’énonciation, du sujet du désir et du sujet de l’inconscient.
Laznik peut conclure que « le regard de l’analyste a conféré à son activité (stéréotypique et répétitive) la valeur d’un travail sur la séparation 49« .
E. Fleury
Intervention au groupe de lecture sur « Les séparations », au CMPP Henri Wallon de Roubaix, le mardi 26 novembre 2013
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1– Laznik-Penot M. C., Vers la parole. Trois enfants autistes en psychanalyse, Denoel, l’espace analytique, collection dirigée par M. Mannoni , Paris, 1993
2– Ibid, p. 19
3– Ibid, p. 13
4– Ibid, p. 14
5– Ibid, p. 138
6– Ibid, p. 22
7– Ibid, p. 25
8– Ibid, p. 20
9– Ibid, p. 23
10– Ibid, p. 24
11– Ibid, p. 60
12– Ibid, p. 29
13– Ibid, note 2, p. 29
14– Ibid, p. 25
15– Ibid, p. 32
16– Freud S., Au-delà du principe de plaisir (1920), Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2010. Article lisible en ligne en cliquant sur ce lien
17– Ibid, p. 26
18– Ibid, p. 26
19– Ibid, p. 27
20– Ibid, p. 28
21 – Ibid, p. 27
22– Ibid, p . 31
23– Ibid, p. 34
24– Ibid, p. 35
25– Ibid, p. 36
26– Ibid, p. 41
27– Ibid, p. 43
28– Ibid, p. 138
29– Ibid, p. 44
30– Ibid, p. 47
31– Ibid, p. 48
32– Ibid, p. 59
33– Ibid, p. 59
34– Ibid, p. 61
35– Ibid, p. 66
36– Ibid, p. 68
37– Ibid, p. 68
38– Ibid, p. 69
39– Ibid, p. 79
40– Ibid, p. 79
41– Ibid, p. 80
42– Ibid, p. 80
43– Ibid, p. 81
44– Ibid, p. 83
45– Ibid, p. 87
46– Ibid, p. 86
47– Ibid, p. 25
48– Ibid, p. 292
49– Ibid, p. 87